Il était une fois l’Acajou…

Mon grand-père ne fabriquait pas juste des meubles.

Il sculptait des silences, taillait des souvenirs, assemblait des morceaux de vie.

Son atelier sentait l’acajou et la tendresse.

J’y allais souvent enfant, juste pour le regarder faire…

Il ne parlait pas beaucoup, mais ses mains racontaient des histoires.

Des histoires de patience, de justesse, de beauté qui prend son temps.

Il m’a appris à écouter la matière.

À voir ce que les autres ne voient pas.

À préférer le durable au bruyant.

Et surtout, à faire les choses avec le cœur, ou pas du tout.

Quand il m’a donné sa boutique, un jour, sans cérémonie, j’ai eu les larmes aux yeux.

Pas parce qu’il me passait les clés.

Mais parce que je savais qu’il me confiait son monde.

Et moi… j’ai voulu en faire le mien.

Je n’ai pas hérité de son savoir-faire de menuisier.

Mais j’ai gardé son exigence, son goût du vrai.

J’ai remplacé le bois par du tissu, le mobilier par des vêtements.

Mais l’âme est restée la même.

ACAJOU, c’est son nom.
C’est le bois qu’il aimait.
C’est le lien entre ses gestes et les miens.
C’est mon hommage silencieux à celui qui m’a appris que l’élégance, la vraie, se construit dans le détail.
Dans ce qui dure. Dans ce qui ne s’explique pas, mais se ressent.
Chaque vêtement que je crée porte un peu de lui.
Un peu de nous.
Et beaucoup de ce que j’ai reçu sans jamais qu’il le dise.
Alors c’est aussi un hommage pour toi, grand-père, pour que ton travail puisse être encré à tout jamais.